Le palais, bâti en pierre dans les années 1880-1886, est de plan rectangulaire, tourné vers le sud et flanqué d’une tour à l’ouest ainsi que d’une vaste serre à l’est. L'architecture est de style italianisant, d'inspiration néo-Renaissance, à l’image de Osborne House, résidence estivale de la reine britannique Victoria. Il se compose de quatre niveaux et d’un cinquième pour la tour. Le dernier étage est singularisé par une colonnade qui longe les façades sud et nord du corps principal, surmonté par un toit-terrasse que borde une balustrade en pierre. Sur la façade sud, côté jardin, un escalier double hors-œuvre (ajout des années 1910), réalisé entièrement en marbre de Carrare, conduit à la terrasse du péristyle, soutenu par quatre cariatides représentant les saisons. La symétrie est de rigueur, marquée par les hautes baies rectangulaires à encadrement richement sculpté qui rythment les façades, par les colonnes, pilastres, frises et autres éléments de la débordante modénature ainsi que par la légère avancée de la travée centrale, que précède le péristyle.Le domaine, de 4,6 ha à l’origine, est clos par de hauts murs en pierre et accessible par deux portails monumentaux – dont un est orné de statuettes en bronze – auquel deux pavillons de gardien sont accolés. Entre 1902 et 1905, les architectes Martinet et Rigault ajoutent quelques fabriques au domaine, comme une source artificielle et un temple de Diane, construit en béton armé. Puis en 1954, le parc est morcelé en grande partie en vue d’en faire un lotissement, la villa se voit divisée en appartements de prestige et son jardin réduit à 8 200 m². Parmi eux, le bien, situé au premier étage et prolongé par une terrasse et un balcon orientés au sud, compte une entrée, quatre chambres, deux salons, un bureau, une cuisine et deux salles de bain, chaque pièce présentant des matériaux nobles et une décoration soignée autant que singulière, du sol au plafond.Enfin, les parties communes sont pour l'essentiel composées d'un hall et d'un escalier monumental en marbre de carrare, avec balustrades et colonnes également en marbre blanc.

L'appartement

La large porte qui le commande – à deux vantaux et à panneaux moulurés en bois, surmontée d'une imposte vitrée – ouvre sur un vaste hall, qui annonce l'atmosphère de raffinement régnant sur les lieux. Les volumes sont majestueux, les hauteurs sous plafond dépassent les 3,5 m et une abondante lumière naturelle baigne chaque pièce. Un parquet en point de Hongrie aux reflets miel et tabac couvre le sol de l'entrée, révélant le savoir-faire artisanal du 19e s. Les murs sont rythmés de panneaux de bois avec, insérés en leur sein, des plaques de marbre veiné et des miroirs. Le plafond, soutenu par deux colonnes corinthiennes, est à caissons et corniches. L'ornementation, de moulures et de sculptures variées, est partout opulente.
À droite du hall, la pièce de séjour, qui réunit salon d'apparat et salle à manger, est richement adornée, avec parquet droit de couleur miel, lambris d'appui à panneaux, cheminée au manteau en marbre blanc sculpté, surmontée d'un miroir doré, plafond à caissons et imposant lustre en verre de Murano. La cuisine, entièrement repensée dans un style contemporain discret, mêle matériaux nobles et équipements haut de gamme, dans des tons de gris et de blanc. Le salon de lecture et de télévision a quant à lui été décoré dans les tons de beige, mêlés à la couleur miel de son parquet droit ainsi qu'à la blancheur de ses pilastres, ses lambris d'appui, sa porte-fenêtre à quatre vantaux et à imposte, et son plafond à corniche, moulures et rosace centrale.
Les chambres sont lumineuses, l'ornementation est cossue, dans la continuité de celle des précédentes pièces. L'une présente des tons beige, un plafond richement mouluré en ses pourtours, des lambris d'appui à panneaux, une cheminée en marbre veiné et une porte-fenêtre ouvrant sur la terrasse, avec vue sur les Pyrénées. À sa suite, la chambre principale, elle aussi avec des lambris d'appui et de hauteur ainsi qu'un plafond à moulures et à rosace, est gratifiée de deux portes-fenêtres donnant accès à la terrasse, de placards aux portes ouvragées, d'une garde-robe et d'une grande salle de bain privatives. La lumière naturelle abonde dans la pièce. À gauche, enfin, un bureau, avec revêtements en bois du sol au plafond, une salle de bain carrelée et une chambre se partagent le reste du vaste espace.

La terrasse et le balcon

Prolongée de part et d'autre par un balcon filant dallé de pierres, la terrasse semi-circulaire est bordée d'une balustrade en pierre blanche et couverte au sol de marche blanc veiné de gris, qui signent l'architecture monumentale du palais. Tournés vers le sud, ces prolongements extérieurs de l'appartement, sur lesquels donnent nombre de ses pièces à travers sept portes-fenêtres à impostes, permettent de jouir d'une vue majestueuse sur le grand jardin verdoyant qui s'étale au pied de l'édifice – avec pelouse, massifs en topiaire, hauts arbres et discrètes constructions de pierre – ainsi que sur les Pyrénées à l'horizon. Ils offrent également au regard l'agrément esthétique d'éléments de modénature à l'ornementation luxuriante : encadrements et couronnements de baie – pour partie à fronton triangulaire –, balcons à consoles, pilastres corinthiens, tous moulurés et sculptés avec force volutes, feuillages et drapés.