Depuis la rue, à l'abri des regards, la propriété se distingue par ses dimensions et son cachet. Un élégant portail couleur bleu nuit, délimité par des pilastres en pierre, se prolonge de chaque côté par un muret surmonté de grilles peintes dans les mêmes tonalités. Haies et rangées d'arbres forment un écran d'un vert profond. Bordée d'un large tapis de pelouses, liserées de buis, une allée gravillonnée mène au petit manoir. Aux 17e et 18 e s., ces demeures étaient bâties pour asseoir les charges et titres acquis par une bourgeoisie naissante. Construit au début du règne de Louis XV, le logis est reconnaissable au style classique de sa double porte cintrée, surmontée de deux gracieuses clefs de voûte. Comme nombre de maisons de maître de cette époque, la bâtisse devait se présenter initialement en un corps central, de plan massé. Une voussure chantournée rythme horizontalement la façade en deux espaces. Par la suite et dans un souci de villégiature pour une famille élargie, furent adjoints de chaque côté deux pavillons, reconnaissables par un décroché symétrique avec le bâtiment initial. L’ensemble, harmonieux, est rythmé par des chaînages d'angle traités en bossage. Le corps central est habillé de trois travées. Dans l’alignement de la porte d’entrée, la travée centrale, légèrement en saillie, est surmontée d’un fronton triangulaire néoclassique. Il est percé en son centre d’un oculus. Les tonalités ocre de la façade répondent à la toiture en tuile ancienne. Cinq souches de cheminée la percent en son centre, ainsi que sur les pignons des pavillons latéraux. La gentilhommière est élevée de trois étages, dont les deux premiers sont percés de larges baies galbées à la française, doublées de volets peints en blanc. Au dernier étage, deux lucarnes de toit à petit châssis éclairent l'intérieur. La bâtisse est reliée sur un côté à un bâtiment plus récent, coiffé d'une toiture à un pan. La façade arrière répond aux mêmes critères architecturaux qu’à l’avant, avec cette fois trois lucarnes sur la toiture. Seules les baies de l’étage ont conservé des volets extérieurs. Dans un souci d’esthétique et conformément aux usages au 18e s., ceux du rez-de-jardin ont été ôtés pour en garnir les baies depuis l’intérieur. L’ensemble de la demeure a été entièrement rénové avec des matériaux de qualité. À l’arrière, au sud, la gentilhommière est longée d’une allée en pierre, qui s'élargit en une terrasse au centre. Sur un côté, emmitouflé derrière des allées d'arbustes, un large espace semi-fermé de hauts thuyas abrite en son centre une piscine. Des haies bocagères rythment les espaces. Des bâtiments de dépendance sont placés dans le prolongement de la demeure et ferment le terrain au sud, où s'étend le parc verdoyant, divisé par un ru, affluent de la Dives. Surmonté d’une petite passerelle, il borde la propriété ainsi qu'un champ.

La gentilhommière

Le rez-de chaussée

Il est accessible au nord-ouest de la demeure. Un vestibule donne sur un escalier ouvragé et sa délicate rampe aux formes chantournées en bois naturel, daté des origines de la demeure. L'espace ouvre sur une large salle de séjour, orientée au sud. Portes et placards de boiseries sont traités à la capucine, en bois naturel ciré et sculptés avec qualité. Le sol est en travertin, les poutraisons apparentes sont de couleur craie. Une cheminée en pierre du 18e s. est surmontée d'un trumeau d'époque Régence. Les baies cintrées et les portes-fenêtres sont doublées d'impostes et ouvertes sur le parc. Des crémones à espagnolettes sont visibles, de même que des volets intérieurs en bois. Depuis le vestibule, un accès ouvert sur l'une des ailes mène à un petit bureau-bibliothèque. S'ensuit une salle à manger, au sol en pierre ancienne, patiné par le temps. Une imposante cheminée rustique en pierre est adossée à l'un des murs, peut-être antérieure à la demeure actuelle. Une grande cuisine avec espace repas repose sur un sol dallé de tomettes hexagonales anciennes et cirées. Les plafonds sont équipés de spots intégrés. Comme le salon, la pièce ouvre aussi au sud, sur le parc. À l’exacte opposé, une chambre lumineuse et moderne ouvre aussi sur le parc et jouxte sur une salle de bains attenante. Des dégagements, une buanderie, des toilettes et une chaufferie sont également aménagés à ce niveau.

Le premier étage

Un palier au sol pavé de tomettes donne accès à une pièce ancienne, aujourd’hui aménagée en bureau, avec vue dégagée sur le parc. Des placards et portes de boiseries sont traités à la capucine. Une autre pièce datée de la première construction, avec cheminée en pierre Louis XV est dallée d'un sol de tomettes. S'ensuivent cinq autres chambres modernisées, baignées de lumière, avec parquets traditionnels. Elles voisinent deux salles de bains, une garde-robe et des toilettes.

Le deuxième étage

Depuis l’escalier principal, quelques marches à mi-hauteur mènent à un palier dissimulé derrière une porte de boiserie. De part et d’autre, deux chambres anciennes sous combles étaient certainement dédiées aux domestiques au 19e s. Un vaste grenier aménageable est parqueté et voisine deux combles avec charpente ancienne.

Les dépendances

Datées des 18e et 19e s., elles bordent les limites de la propriété, avec un premier bâtiment traditionnel, perpendiculaire à la gentilhommière. Sa toiture est à deux pans. Des écuries anciennes avec mangeoires voisinent un large espace de stockage de foin ou de denrées, avec un étage. Plus loin, deux abris égaillés de pots fleuris permettent aux équidés de prendre ombrage. Le reste comprend un appentis et une piscine.

Le parc

À l’avant, il est ordonné et traité en différents espaces de pelouses, bordées de buis. Il évoque un jardin à la française. À l’arrière, le terrain se fait plus foisonnant, davantage inspiré des parcs à l’anglaise. De ce côté-ci, la parcelle est traversée par un petit ruisseau. Une passerelle permet de le franchir. Au-delà, un champ s'étend jusqu'aux limites de la propriété. De tout côté, les essences profitent d’une terre riche en eau pour s’épanouir : tilleuls, acacias ou bien encore marronniers blanc et rose. Un ginkgo biloba, l’arbre aux quarante écus, se déploie en majesté à l’arrière du parc. Pommiers et poiriers produisent à volonté tandis que des figuiers embaument l’air subtilement.