À partir de la route départementale qui relie Solliès-Pont à Solliès-Toucas, une petite route qui serpente au milieu d'un quartier résidentiel mène à l'entrée de la propriété, située au bord du versant d'une colline. Passé le portail, le chemin d'accès garde précieusement les derniers vestiges de l'activité des fours à chaux de la vallée, où subsistent encore deux galeries horizontales d’extraction de gypse de 150 m. Cette exploitation a duré de 1815 à 1903. Au bout de l'allée, plusieurs parkings aménagés sur différentes restanques au nord de l'habitation principale permettent de garer aisément cinq ou six véhicules. Se donne à entendre le son de l'eau du canal d'arrosant qui irrigue l'ensemble de la propriété par l'usage des martellières, ouvrages de pierre avec vannes qui assurent le passage et la distribution de l'eau. Un chemin permet de faire le tour de la maison. Passé sur la gauche le cabanon, à usage de maison d'amis, se découvre un grand terrain qui descend en pente douce vers la rivière du Gapeau, avec une vue très remarquable sur les collines en arrière-plan, sans aucun vis-à-vis.Les deux logis, placés en proximité et perpendiculairement l'un à l'autre, sont reliés par des terrasses communicantes via la façade est de la maison et le mur sud du cabanon. Ils présentent des façades enduites presque sans modénature, des baies droites et larges, aux formes variées et à la disposition partiellement symétrique, enfin des toitures à un pan de tuiles canal – l'habitation principale en comptant deux, en décrochage, outre le toit du auvent qui abrite sa terrasse à l'est. Leur architecture présente quelques singularités qui les éloignent des constructions traditionnelles provençales, notamment la juxtaposition des deux volumes de la maison, témoin des transformations qu'elle a connues au fil de son histoire, et la disposition continue de ses baies au dernier niveau, qui offrent une vue panoramique atypique sur les environs.

L'habitation principale

Datant à l'origine du 18e s., le bâtiment, construit en pierre, a subi quelques transformations au fil du temps : la partie avant (façade est) a probablement été ajoutée au volume initial à l'ouest, ce qui expliquerait le décrochement du toit au second étage, où devait s'étendre antérieurement une terrasse non couverte. Celle-ci est percée de neuf baies droites à l'est, dont deux garnies de portes-fenêtres au premier niveau, qui communiquent avec la terrasse couverte par le auvent. Au sud, six baies rectangulaires ou carrées apportent également une lumière généreuse aux pièces des différents niveaux. Une petite extension au nord, en équerre, abrite la chaudière et la cuve à fuel ainsi qu'un dégagement, espace qui pourrait être aisément relié à la maison de l'intérieur en revisitant sa fonction. Enfin, une génoise simple borde l'ensemble des toits, en tuiles canal, et trois souches de cheminée les surmontent.
Le rez-de-jardin
Le premier niveau est constitué d'une cuisine carrelée qui communique avec l'auvent et d'un espace de réception ouvert, composé de trois volumes disposés en équerre et faisant actuellement office de salon, salle à manger et petit salon. La partie réception est très lumineuse grâce à ses expositions est et sud. De l'ancien, elle a su garder la qualité de matériaux, la sobriété et le caractère, avec son sol recouvert de tomettes hexagonales aux motifs travaillés, de solides et anciennes poutres en bois traversant une large ouverture cintrée, et une cheminée encore fonctionnelle au foyer en briques. La hauteur sous plafond, de près de 3 m, met en valeur les volumes et la perspective ménagée par la distribution actuelle des espaces.

Le premier étage
Depuis le petit salon, un escalier en granit, bordé d'une rampe en fer forgé, mène au deuxième niveau. Un long couloir y dessert une pièce de bain, quatre chambres (deux au sud, une à l'est, une à l'ouest). L'une des chambres tournées vers le midi bénéficie d'une salle d'eau privative ; les autres se partagent l'unique salle de bain de l'étage. Les sols sont en granito de couleurs claires, recouvert de moquette dans certaines chambres.

Le second étage
Le dernier niveau n'est accessible que par un escalier extérieur. Sa porte d'entrée donne sur un couloir qui dessert deux pièces à coucher avec plafonds lambrissés, une salle de bain, enfin une grande "chambre-terrasse" avec poutres et solives apparentes, dont les larges fenêtres à petits bois, qui courent tout le long des façades est et sud, garantissent une imprenable vue panoramique sur le jardin et les collines en arrière-plan. Les sols sont couverts de granito sauf celui de la chambre ouverte à l'est, carrelé de terre cuite.

Le cabanon

Étendu sur une surface de 40 m² environ, sobrement maçonné et enduit, couvert d'une toiture à un pan de tuiles canal et orienté plein sud perpendiculairement à l'habitation principale, il abrite une grande pièce surmontée d'une mezzanine, qui apporte une capacité supplémentaire d'hébergement. Le sol est recouvert d'un carrelage en terre cuite et les poutres sont apparentes. Une porte d'entrée indépendante permet d'y accéder par le coté ouest. Une buanderie et une salle d'eau avec toilettes ajoutent à la fonctionnalité du bâtiment.

Le terrain

L'eau, denrée rare dans la région, est omniprésente sur le terrain. À l'ouest, le canal des arrosants, géré par l'association syndicale autorisée du canal des Raynauds et Aiguiers, distribue l'eau sur différentes propriétés voisines, selon un calendrier pré-établi, moyennant une faible cotisation (de 136 € / an). Au nord, se trouve la "colonne vertébrale" de distribution de l'eau du canal sur l'ensemble du terrain. Et à l'est, s'étend une rive du Gapeau, rivière qui n'est jamais tarie l'été et où se baigner aisément. Au sud, enfin, se tient une piscine d'environ 10 x 5 m, entièrement carrelée, bordée d'une margelle en pierre et environnée d'espaces enherbés ainsi que d'une aire circulaire bétonnée.
Le terrain, qui descend en pente douce vers la rivière, est planté d'arbres de nombreuses essences locales (figuiers, noisetiers, magnolia, glycine, cerisiers, pruniers, poivriers, noyers, frênes, lauriers-roses, lauriers-sauces, saule pleureur, pins, cèdre du Liban, oliviers, sans oublier un remarquable alignement de cyprès florentins menant jusqu'à la rivière). La partie occidentale est plus sauvage : elle est aménagée en restanques et inclut une zone plus boisée, porteuse d'une fraîcheur certaine. La parcelle est bordée au nord et au sud par des haies, à l'ouest par un mur en pierre et à l'est par la rivière.