L'hôtel particulier fut construit au milieu du 19e s., lors de la création du quartier Mellinet, dans le style néoclassique provincial hérité des codes de l’architecture française du moment. La propriété est établie le long d’un des grands boulevards nouvellement créés à cette époque. Le bâtiment principal est inséré dans cet alignement et un parc arboré se découvre à l’arrière. En fond de parcelle, se trouve un garage, dont l’accès se fait par une rue adjacente. L’hôtel particulier est élevé de quatre niveaux, dont un rez-de-jardin en soubassement. L'édifice présente une organisation symétrique typique de son temps, qui confère à l’ensemble une impression d’équilibre et de rigueur. Côté rue, les baies sont rectangulaires à linteaux droits, ou cintrées en plein cintre à l’étage supérieur, encadrées de piédroits en pierre calcaire à arêtes adoucies, surmontées de légers appuis moulurés. La façade est couronnée d’un entablement sobre, dont la corniche en légère saillie, soulignée par un jeu d’ombres porté, vient clore élégamment la composition. Le parement enduit de ton blanc cassé, neutre, met en valeur la pierre calcaire naturelle des encadrements et du soubassement. Côté jardin, l'organisation est similaire, mais relevée par quelques éléments, comme des volets battants en bois peint, dans un gris ardoise discret ; un liseré de corniche simple, qui souligne la séparation entre niveaux ; et surtout un imposant escalier à double volée, en pierre patinée par le temps, qui descend vers le jardin. Il agit comme un véritable trait d’union entre la maison et son environnement végétal, dans le style des grandes demeures de villégiature ou des hôtels particuliers campagnards. Deux urnes ornementales sur piédestal en pierre et vase en fonte sont placés à son sommet.

La demeure

La façade sur rue, austère de prime abord, révèle à l’observateur attentif toute la rigueur et la subtilité d’un dessin néoclassique urbain. Édifiée sur un souplement appareillé en pierre de taille à joints creux, la base du bâtiment assure assise et durabilité à l’édifice. Après quelques marches, l’entrée principale est encadrée d’un bandeau de pierre moulurée, au linteau droit, rehaussée d’une porte en bois à panneaux à grand carreau supérieur vitré, dans un noir profond, qui donne à l’ensemble une certaine solennité.
Le rez-de-chaussée
Il représente ici l’étage noble. La hauteur sous plafond de 3,60 m environ ménage de vastes volumes, mis en lumière par des baies à la fois généreuses et ordonnées, qui reflètent une volonté d’ouvrir l’intérieur sur le jardin. Dès l’entrée, apparaît un remarquable escalier suspendu en pierre. Après les premières marches en volute, le limon arrondi est majestueux, surmonté d'une rampe d'appui en ferronnerie. Dans la pièce, un carrelage à motifs géométriques reprend la couleur claire de l’escalier, qui tranche avec le noir des motifs. Tout autour, les plinthes menuisées hautes, les entourages des huisseries, ainsi que les agencements sur mesure habillent la pièce. En face, une porte s’ouvre sur un bureau qui donne sur le jardin via un balcon. Le sol est parqueté à bâtons rompus, à l'instar de toutes les pièces principales de ce niveau. Depuis l’entrée, en plus des accès vers l’étage et le niveau inférieur, un couloir dessert les pièces. Côté jardin, s'étend une salle de séjour de plus de 40 m², avec des boiseries rénovées, un faux lambris constitué d’une cimaise et des tables oblongues. Le plafond est orné de voussures en périphérie, qui adoucissent la liaison avec les murs, ainsi que d'une rosace à motifs fleuris en son centre. Deux grandes portes-fenêtres ouvrent sur l’escalier monumental de la terrasse et font de cette pièce une véritable salle de réception. Une cheminée s'élève sur le côté, entre deux niches élégamment intégrées et encadrées de moulures. Le manteau est en marbre blanc veiné, avec des piédroits de type colonnettes engagées cannelées, surmontées de chapiteaux corinthiens stylisées. Au centre, une décoration florale est sculptée sur le linteau. Un rétrécissement embrasé en brique encadre le foyer. En trumeau, se trouve un miroir avec un cadre doré. En enfilade, vers le bureau, un large passage ouvre sur une salle à manger. Ici, se retrouvent les mêmes codes dans le revêtement de sol, les décors muraux et la liaison avec le jardin. La cheminée est en marbre noir veiné, avec un manteau nettement plus sobre et moins travaillé. Côté rue, juste après l’entrée, se trouve un cabinet d’aisance spacieux, composé d’une première pièce avec un lavabo au style rétro surmonté d’un miroir de forme ovoïde encadré d’un liseré doré. Ce sas fait le lien avec des toilettes, où le sol est pavé d’un carrelage à petits carreaux hexagonaux noirs et blancs, façon mosaïque. Ensuite, une cuisine est séparée du couloir par une grande verrière de style Art déco, qui laisse pénétrer la lumière dans la circulation. La pièce est aménagée avec du mobilier en bois, fourni par un cuisiniste réputé. Le plan de travail est en marbre de Carrare. Au fond, est dissimulée une arrière-cuisine bien agencée.

Le premier étage
Le majestueux escalier se prolonge par un large palier en carrelage de marbre blanc, ceinturé par une bande noire. Dans le reste de l’étage, le revêtement de sol est parqueté en bois à pose droite. Le palier dessert un cabinet d’aisance, un premier ensemble et un couloir qui mène à un deuxième ensemble. Le cabinet d’aisance, bien que moins spacieux que celui du rez-de-chaussée, reprend le même esprit avec un lavabo au style rétro, carrelage hexagonale anthracite au sol, et une faïence blanche style métro parisien. Le premier ensemble est composé de deux chambres communicantes. Dans chacune, se trouve une tête de lit menuisée, avec prises encastrées. Ces détails d'agencements allient l'esthétique au confort moderne. En face, est liée une salle d’eau avec baignoire sur pied et robinetterie style rétro, ainsi qu'une douche à l’italienne habillée au sol et au mur en mosaïque à petits carreaux. Ensuite, le couloir reprend les décors de l’étage inférieur, mais de façon plus sobre avec une cimaise sans cadre en soubassement et en partie haute des panneaux à petits cadres, ainsi qu’une corniche simple. Une porte ouvre sur le second espace, composée d’une chambre confortable avec cheminée, éclairée par deux baies et doublée de deux garde-robes, d’une salle d’eau avec une baignoire, de deux douches à l’italienne et de deux lavabos sur colonnes, encadrées de deux niches de rangement.

Le second étage
Il est aménagé est dans une ambiance plus chaleureuse et rustique que les niveaux inférieurs. Dès le palier, suffisamment large pour être aménagé, le sol est parqueté à lames larges, comme l’escalier. L'espace distribue une première pièce en face, côté jardin, et un couloir vers trois chambres. La première pièce est actuellement utilisée en salle de sport, mais pourrait servir de chambre. Après des toilettes, les chambres sont organisées autour d’un salon d’étage, qui peut être utilisée en salle de jeux, salle de musique ou bibliothèque. Les pièces gardent l’atmosphère de l'ancien grenier, avec des sols parquetés de larges lames de bois rustiques, recouvertes d’une résine blanche, ainsi qu'une charpente apparente, peinte aussi en blanc. Un premier ensemble est composé d’une chambre, un coin garde-robe et une salle d’eau. S'ensuit une chambre seule, puis un dernier ensemble, composé d’une chambre, d'une garde-robe, d'un bureau et une salle d’eau.

Le niveau de soubassement
Accessible de plain-pied depuis le jardin, un vestibule accueille le visiteur depuis le garage. Un agencement sur mesure est installé pour astucieusement dissimuler les vêtements et chaussures. Ensuite, un dégagement permet d’un côté de rejoindre l’entrée au rez-de-chaussée et de l’autre un couloir, qui dessert différents espaces : une chaufferie, une lingerie avec un espace pour les machines et un plan de travail, un atelier, un espace de stockage et enfin, une grande cave entièrement aménagée d’étagères pour ranger les bouteilles.

Le garage

Il est situé en fond de parcelle, avec un accès par la rue perpendiculaire. Il est équipé de prises électriques pour recharger les véhicules, ainsi que d’une porte motorisée.

Le jardin

À l’arrière de la demeure, il est clos et se déploie dans une ambiance feutrée. Ombragé par de grands arbres d’ornement – magnolias, érables, conifères et lauriers – il compose un tableau végétal à la fois structuré et naturel. Le feuillage persistant de certaines essences forme un écran protecteur autour de la parcelle, tandis que les teintes variées des feuillus apportent une note saisonnière délicate. Au pied du majestueux escalier, une terrasse composée de grandes dalles, créé un espace de convivialité à l’ombre d'un magnolia. Au centre, une pelouse encadrée d'une allée de graviers permet de circuler entre les différents espaces : du vestibule jusqu’au garage et de la terrasse jusqu’à la maison.