Édifié sur un éperon rocheux dominant la vallée et entouré autrefois d’un vignoble ancestral, le château illustre toute la richesse historique de la Gascogne. Construit à l’origine par les comtes de Gascogne, il a traversé les siècles, résistant notamment aux guerres de Religion.La bâtisse actuelle, élégante et symétrique, date de la Renaissance (vers 1500) et conserve d’importants vestiges médiévaux : tours, meurtrières et autres éléments fortifiés du 15ᵉ s. Deux ailes furent ajoutées aux 17ᵉ et 19ᵉ s. par la famille Grossoles de Flamarens et par Alfred de Noailles, avant d’être détruites dans les années 1960. L'ensemble des bâtiments et vestiges qui forme la propriété castrale présente des murs majoritairement en pierres et des toitures en ardoise ou en tuiles canal. L'édifice est partiellement inscrit aux monuments historiques depuis 1989 et partiellement classé depuis 1991, témoignage de sa valeur patrimoniale. Sont respectivement protégés les façades, toitures, cheminées ainsi que les vestiges architecturaux dans le parc, et les plafonds peints des chambres du premier étage. Le château nécessite aujourd'hui une importante restauration. À noter que la protection au titre des monuments historiques entraîne l’application d’un régime fiscal spécifique. À ce titre, certaines dépenses (travaux, intérêts d’emprunt, taxe foncière, assurance…) afférentes aux parties protégées peuvent être déduites à hauteur de 50 % du revenu imposable. Ces charges sont déductibles du revenu foncier.

Le château

La façade sud s’articule autour d’une majestueuse tour octogonale du 16ᵉ s., abritant un remarquable escalier en vis, qui dessert les quatre niveaux du bâtiment. Chaque étage présente une organisation identique : quatre vastes pièces principales et leurs antichambres.
Deux vastes terrasses du 17ᵉ s., ornées de balustres et de tablettes en pierre, encadrent le château. Agrémentée de murets et d’escaliers, chacune forme un garde-corps à l'allure soignée dominant la vallée et le parc.
La façade principale, au sud, est rythmée par seize fenêtres, majoritairement rectangulaires à petits carreaux et à volets intérieurs, tandis que l'élévation nord s’ouvre sur un perron et des balcons en pierre à grilles de fer forgé du 17ᵉ s.
Toutes les charpentes et toitures en ardoise ont récemment fait l’objet d’une restauration complète. Les structures ont été consolidées, les menuiseries révisées et un système de chauffage par air pulsé a été conservé à tous les étages. Un dispositif d’alarme assure par ailleurs la sécurité du site.


Le niveau de soubassement

Les substructures, datées des 11ᵉ et 12ᵉ s., abritent de vastes caves voûtées d'une superficie totale presque équivalente à la surface du logis.
L’accès se fait par l’escalier en vis principal, complété par un escalier dérobé habilement dissimulé, qui permet de rejoindre le rez-de-chaussée depuis l’intérieur, ménageant ainsi un accès secondaire et discret à ces espaces.
Grâce à leur sol en terre battue et leur température constante (10–12 °C), ces caves sont propices à la garde des vins et denrées.

Un plan annexé donne les dimensions suivantes :
- tour ouest : HSP 4,13 m - Ø 4,94 m - Surface 19,15 m² ;
- tour est : HSP 3,50 m - Ø 5,49 m - Surface 23,66 m² ;
- corps principal : HSP 3,16 m - Surface : 16,09 m x 6,39 m = 102,80 m².


Le premier étage

Accessible par l’escalier central, le deuxième niveau comprend deux appartements spacieux, ornés de plafonds à la française, de sols en tomettes anciennes carrées et de cheminées monumentales en pierre.
À l’est, une grande salle d’apparat baignée de lumière s’ouvre sur la terrasse et domine la vallée. Dans la tour attenante, une pièce secondaire dispose d’un balcon en encorbellement et d’un escalier secret.
À l’ouest, l’appartement principal, agrémenté de fenêtres à encorbellement et d’une cheminée en pierre moulurée, présente une organisation symétrique.

Un plan annexé donne les dimensions suivantes :
- pièce 1 est : HSP 4,42 m - Surface 63 m² ;
- pièce 2 ouest : HSP 4,47 m - Surface 57 m² ;
- pièce 4 tour ouest : HSP 4,65 m - Surface 33,3 m² ;
- pièce 6 tour est : HSP 4,54 m - Surface de 34,3 m².

Le deuxième étage

Le troisième niveau reprend la distribution du rez-de-chaussée.
La chambre originellement de Monsieur, à l’est, a conservé son plafond peint du 17ᵉ s., ses sols en tomettes et sa cheminée en pierre, ornée de colonnes et d’un entablement. La pièce contigüe, transformée en salle d’eau, dispose d’une baignoire posée sur un socle en céramique. Deux vestiaires attenants, pourvus de toilettes, ont été aménagés dans l’épaisseur des murs de la tour, offrant ainsi des espaces de rangement et de commodité supplémentaires.
À l’ouest, la chambre originellement de Madame se distingue par son plafond peint classé, orné de symboles cryptés, inspirés de l’œuvre d’Andrea Alciat, ainsi que par sa cheminée décorée d’un tableau. Les fenêtres en encorbellement et les planchers d’origine renforcent le caractère de cette pièce.

Un plan annexé donne les dimensions suivantes :
- pièce 1 est : HSP 3,60 m - Surface 73 m² ;
- pièce 2 ouest : HSP 3,68 m - Surface 61 m² ;
- pièce 4 tour ouest : HSP 3,93 m - Surface 33,50 m² ;
- pièce 6 tour est : HSP 3,76 m - Surface 33,90 m².

Le troisième étage

Le dernier niveau abrite deux appartements symétriques, dotés de plafonds à la française et de parquets traditionnels à lames droites. Les cheminées, plus modestes, sont agrémentées de gypseries décoratives.
La hauteur sous plafond décroît progressivement, soulignant la hiérarchie architecturale des étages.

Un plan annexé donne les dimensions suivantes :
- pièce 1 est : HSP 3,15 m - Surface 72 m² ;
- pièce 2 ouest : HSP 3,35 m - Surface 63 m² ;
- pièce 4 tour ouest : HSP 3,25 m - Surface 34,20 m² ;
- pièce 6 tour est : HSP 3,79 m - Surface 34,70 m².

Les combles

Le niveau sous toiture constitue un espace privilégié pour observer l’état actuel et l’évolution des charpentes du logis principal ainsi que de celles des tours. Les travaux menés récemment sur ces structures sont ainsi facilement visibles et témoignent de l’attention portée à la préservation du bâtiment.

Un plan annexé donne les dimensions suivantes :
- tour ouest : Ø 9,83 m - Surface 75,90 m² ;
- tour est : Ø 10,25 m - Surface 82,50 m² ;
- corps principal : Surface 17,03 m x 10,01 m = 170,47 m².

Les dépendances et le parc

Une longue bâtisse formant un L présente huit portes doubles, témoignant de sa fonction originelle d'écuries, aujourd’hui reconverties en garages et granges.
Subsistent également les ruines du vieux château et une haute tour, autrefois utilisée comme château d’eau avec un bélier hydraulique, mais aujourd’hui hors service.
Bâtie non loin, la nef de l'église paroissiale s'est effondrée en 1849 ; elle fut abandonnée par les habitants, qui reconvertirent le clocher en une chapelle privée, où subsistent des plafonds peints du 17ᵉ s. et une salamandre sculptée, emblème de l’art Renaissance.
À proximité de la chapelle, un muret délimite une zone de transition naturelle vers l’ancien jardin potager, où se dresse une longue serre à cerceaux métalliques. Dans son prolongement, un vaste espace enherbé est délimité par de petits murets et escaliers menant au parc boisé du domaine, clos de murs, qui s’étend sur plus de 10 ha. Planté de cèdres et de chênes centenaires, il est agrémenté de diverses constructions et sculptures ainsi que d'une série de petits vestiges d’habitats médiévaux. En effet, après disparition de deux châteaux qui se faisaient face au Moyen Âge, entourés d'un village ensuite tombé en ruines, y avait été créé un jardin Grand Siècle mâtiné d'influences chinoises à la mode, avec pont et pagode, transformé au 19ᵉ s. en jardin anglais. S'y trouvent encore une ancienne glacière, un pont d’agrément et un pavillon dit « de la chaumière ».