À l’écart des axes routiers principaux, une route de campagne s'enfonce dans une forêt domaniale de plus de 6 700 ha et mène à un hameau qui abrite un ancien prieuré, "satellite" agricole de l'abbaye de Jumièges du 12ᵉ s. à la Révolution. Le domaine s’inscrit dans un vaste ensemble rural et patrimonial ; les vestiges du prieuré bénédictin sont documentés : s'y trouvaient logis en pierre des moines, charretterie, chapelle, puits, mur d’enceinte et construction à colombages, selon l’inventaire. La grange dîmière – bâtiment permettant d'entreposer la collecte de la dîme, un impôt en faveur de l’Église catholique, versé le plus souvent en nature – est implantée en limite de parcelle, tandis que celle-ci s'étend au sud sur un demi-hectare. La vaste couverture en ardoise à forte pente abrite une charpente cathédrale en chêne plusieurs fois séculaire. Les murs remontés en parpaings au 20ᵉ s. ont permis, à défaut de lui rendre son authenticité, de soutenir et de préserver la structure médiévale en bois. Enfin, sur le côté est de la parcelle, une annexe récente contiguë à la grange, peut faire office d'atelier et de garage. Son état nécessite des travaux également.

La grange

Le bâtiment principal, de 30 m de long, présente une ossature complète en chêne, composée de fermes traditionnelles (entraits, arbalétriers et poinçons) en bon état général. Largement conservés, les assemblages d’origine de type tenons-mortaises, en certains endroits consolidés par des reprises modernes, témoignent d’une construction ancienne robuste et soignée. Les murs extérieurs ont été remontés avec des parpaings, intervention qui a permis de sauvegarder le squelette en bois. Si le gros œuvre en chêne, ainsi, n'a pas été altéré au fil des siècles, il en est allé de même pour certaines parties de murs secondaires, qui présentent encore les torchis garnissant les intervalles entre les pans de bois. Mitoyenne, une construction plus récente a été greffée sur le pignon est de la grange. Cet espace, d'environ 50 m² au sol, est pourvu d'un plancher, dont l'escalier d'accès est à reconstruire.
Les ouvertures de la grange se situent côté sud de façon à profiter de son exposition optimale et de l'ensoleillement. La façade méridionale du bâtiment est ainsi ajourée par trois portes en bois plein à double vantail. Seule une lucarne rampante perce la toiture à trois pans en ardoise.
À l’intérieur, l'ossature en bois, semblable à une nef, est organisée en une succession régulière de travées. Elle repose sur deux alignements parallèles de poteaux verticaux, disposés de manière rythmée pour former la base porteuse du bâtiment. La hauteur faîtière atteint près de 10 m et abrite ainsi un volume unique, sans cloisonnement, témoin de sa destination originelle comme lieu de stockage de la ferme-prieuré.
À ce stade, ni plancher, ni assainissement. L'ensemble, d'une superficie de près de 310 m², est à rénover entièrement. La toiture a été refaite il y a 20 ans.

Le garage

En bordure de parcelle à l'ouest, un bâtiment en parpaing, divisé en trois, sert à la fois de garage ouvert et de local pour entreposer du matériel. Il est couvert de tôle ondulée en métal. Cette construction, d'environ 50 m², nécessite également une restauration.